Laos

La boucle de Thakhek en moto et en vidéo !

27 avril 2016

 

Mardi 5 avril, nous quittons Vientiane en bus direction Thakhek, à 360 kilomètres. Nous décidons de partir faire la boucle de Thakhek en moto dès le lendemain matin, car la ville ne nous plaît pas trop. Nous allons donc louer un scooter pour 4 jours. Aucun de nous deux n’a déjà conduit de deux roues. Le loueur de motos dit à Robin de faire un tour de la place du village pour voir comment il se sent. Robin se débrouille très bien, mais il conduit à gauche (les restes de l’Australie se font sentir). Le loueur et sa fille sont pliés de rire. Tout va bien donc et nous partons à l’hôtel. Sauf que le scooter ne bouge pas… Robin a oublié l’antivol. Le loueur nous regarde partir avec une tête de « est-ce que je vais revoir ma moto ? ».

 

Mercredi 6 avril — nuit à Thalang —  115 km parcourus

Avant de partir pour de vrai, Robin va déposer nos sacs chez le loueur pour les 4 jours, puis nous quittons la ville. Robin maîtrise et je suis rassurée. De toute manière, je surveille le compteur et je le pince dès que cela va trop vite à mon goût. Pendant les 60 premiers kilomètres, nous empruntons une route qui traverse le Laos et relie la Thaïlande et le Vietnam. Nous nous faisons doubler par de gros camions qui, malgré la vitesse, s’éloignent correctement de nous. En chemin, nous visitons une belle grotte.

 

À Mahaxay, nous croisons par hasard les deux couples de Français rencontrés à Luang Prabang. Ils ont acheté des motos et comptent traverser le Laos et le Vietnam. Ils nous demandent où est le vieux village de Mahaxay, nous leur répondons que nous y sommes. Ils nous disent que non, puis partent. Finalement, ils font demi-tour et s’aperçoivent de leur erreur. Nous ne sommes pas de vrais bikers, mais au moins nous savons où nous sommes…

Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons dans ce qui ressemble à un restaurant. Le fils, d’une dizaine d’années, réveille sa mère qui dort sur une paillasse entre les tables avec la petite sœur. Elle nous sert le plat unique : une soupe avec des pâtes, des herbes et des morceaux de viande que nous n’arrivons pas à identifier, auxquels nous ne toucherons pas (il n’y pas que les Chinois qui mangent du chien…). Nous reprenons la route et, lors d’une pause, un Laotien nous interpelle avec des « Spanish ? Spanish ? ». Nous entamons donc une discussion… en espagnol. Il ne parle pas anglais, mais très bien l’espagnol, car il a fait ses études, il y a plus de tentes ans de ça, chez les copains communistes à Cuba. Il habite en pleine campagne, vit de ses récoltes de riz et ne peut pratiquer son espagnol que lors des rares arrêts de touristes hispanophones.

 

Nous continuons notre route et passons un barrage hydraulique, qui appartient au complexe Nam Theun 2, le plus gros d’Asie du Sud-Est, construit en partie par EDF et achevé en 2010. La majorité de l’électricité est envoyée en Thaïlande. Des milliers de kilomètres carrés ont été engloutis par ce récent lac artificiel. Nous passons à côté de zones inondées où seuls subsistent les troncs des plus gros arbres, tous morts. Les paysages sont insolites, déroutants et magnifiques à la fois. Nous arrivons en fin d’après-midi et retrouvons des Londoniens, croisés dans un bus il y a deux jours.

 

Jeudi 7 avril — nuit à Kong Lor — 162 km parcourus

Nous partons à 8h30 et roulons à la fraîche. On en profite parce qu’on sait que, dans moins de deux heures, nous allons étouffer. Nous longeons le lac artificiel sur plusieurs kilomètres. Il y a vraiment peu d’eau et toujours ces troncs d’arbres morts. Nous faisons une pause à Cool Spring, où Robin se baigne. Nous déjeunons encore une soupe locale et, une nouvelle fois, nous ne touchons pas à la viande.

 

Nous nous arrêtons ensuite pour regarder les bateaux-bombes, des bateaux fabriqués avec des… bombes non-explosées. Le Laos était officiellement neutre pendant la guerre du Vietnam. Malgré cela, les Américains, qui étaient basés en Thaïlande pour aller bombarder le Nord du Vietnam, avaient la consigne de rentrer vides à leur base. Ils larguaient donc leurs bombes restantes au  retour… sur le Laos. Cela permettait aussi d’affaiblir le pays, car une partie des communistes soutenaient les Vietnamiens et de ralentir les ravitaillements par la piste Hô Chi Minh. Le pays possède un triste record, celui du pays le plus bombardé de l’histoire. Le nombre de bombes larguées sur le Laos est estimé à 250 millions, soit plus que pendant toute la Seconde Guerre Mondiale.

Nous roulons un moment dans les montagnes, mais la fumée des brûlis empêche toute visibilité.  La route est cependant magnifique. Nous arrivons à Kong Lor, où nous trouvons une guesthouse en mode « chez l’habitant », plutôt sympa.

 

Vendredi 8 avril — nuit à Kong Lor — 6 km parcourus

Réveil à 7 h 30 après une assez bonne nuit, malgré un réveil à 4 h 40 par les habitants d’à côté qui se sont mis à bricoler à la lampe de poche. Nous ne trouvons pas les proprios de la maison et partons dans un hôtel un peu plus loin, conseillé par les Londoniens.

Nous partons ensuite visiter la fameuse grotte de Kong Lor. L’entrée dans la grotte est impressionnante et nous nous retrouvons très vite dans le noir complet. Nous avons tous les deux une lampe assez puissante pour éclairer et découvrir la paroi. Notre chauffeur éclaire des repères précis pour se guider. La grotte est un tunnel naturel de 7,5 kilomètres de long ; la hauteur varie entre 20 et 100 mètres ! Après une dizaine de minutes, nous débarquons sur une petite plage de gravier et nous marchons quelques centaines de mètres dans la grotte, dans un espace bien aménagé et éclairé (par les Néo-Zélandais). Notre pirogue nous attend de l’autre côté. Nous continuons la navigation et, par trois fois, nous devons descendre à cause du manque d’eau. Un des passages est carrément sportif ; nous mettons à trois pour tirer la pirogue et passer un rapide (nous sommes à contre-courant). À la sortie, on arrive dans une sorte d’oasis très verte, faisons une courte pause et repartons dans l’autre sens. Nous descendons du bateau à deux reprises, mais pas besoin de pousser cette fois-ci. Par contre, lors de petits rapides, la pirogue se remplit d’eau et notre capitaine écope (ça nous rappelle des souvenirs !). La découverte de cette grotte nous aura laissés bouche bée.

 

En se sortant de la grotte, il fait une chaleur « à ne pas savoir quoi faire de son corps ». En fin d’après-midi, nous sortons nous balader dans le village et nous jouons avec des enfants. Deux frères adoptent mon iPhone et apprécient les Black Eyed Peas. Puis, Robin fera un foot avec des garçons et je ferai tourner des enfants en les tenant par les bras, jusqu’à la tombée de la nuit.

 

Samedi 9 avril — Bus de nuit — 201 km parcourus

Nous décollons à 7 h pour profiter des heures « fraîches ». La journée d’aujourd’hui est principalement consacrée à rouler, avec une portion qui ne nous enchante pas trop, puisque c’est la route principale qui traverse le Laos du Nord au Sud. Nous commençons par une zone de montagne, où nous montons souvent au ralenti et traversons ensuite des collines de karts. C’est absolument magnifique (malheureusement, il y a toujours de la fumée). Nous retrouvons finalement la grande route et quittons les beaux paysages. Nous sommes agréablement surpris par le peu de trafic (peut-être car c’est samedi).

 

Nous arrivons à Thakhek vers 14h30 et, pour être honnête, on est content d’arriver parce que le combo chaleur-sueur-poussière-mal de fesses, ça va cinq minutes. Nous nous posons dans un resto pour patienter jusqu’à ce soir et prendre un bus de nuit pour Paksé. Pour la première fois, c’est compliqué d’acheter notre ticket. Des bus partent toutes les demi-heures et nous subissons les rabatteurs-menteurs pendant deux heures. Nous finissons dans un bus plutôt correct (en comparaison aux bus-poubelles partis précédemment). C’est un bus à étage, plein à craquer. Ils éteignent les lumières, mais laissent la musique à fond. La nuit s’annonce longue.

La boucle de Thakhek est finie pour nous. Nous avons adoré malgré que, parfois, nous ayons eu envie de descendre de la moto et ne plus bouger. C’était aussi un peu sportif niveau fessiers et le fait d’être deux sur la moto n’a pas aidé. Nous avons lu beaucoup de voyageurs-blogueurs qui ont fait la boucle dernièrement et il semble que la route se soit améliorée. Il paraît que l’année dernière, les passagers d’une moto sur deux faisaient des chutes. Au total, nous avons fait 484 km en trois jours de conduite (pendant la journée à Kong Lor, nous avons juste changé d’hébergement). On a adoré la beauté des paysages, les écoliers à vélo, les coucous des enfants, les montagnes karstiques et la liberté en moto, cheveux au vent. Bref, on a kiffé, donc on se retrouve pour les Bolovens… à moto !

 

Et maintenant, voici quelques images de ces 4 jours :

 

Vous pourriez aimer

14 Commentaires

  • Répondre COCO 27 avril 2016 à 17 h 09 min

    trop fort le film !!!!
    Une mise en scène hyper prenante et une musique qui tient en haleine !!!
    Excellent !

  • Répondre anna 27 avril 2016 à 22 h 14 min

    ah ! vous voici enfin en moto, nous allons organiser un temps en famille pour visualiser et lire tranquillement vos belles aventures ca a l’air super au 1er coup d’oeil !

  • Répondre Agathe 28 avril 2016 à 6 h 54 min

    Trop top la video !!! J’en veux encore 😛 Bonne continuation à vous deux pour votre road trip 🙂

  • Répondre Anthony 28 avril 2016 à 8 h 18 min

    Super vidéo !!

  • Répondre AURELY 28 avril 2016 à 18 h 24 min

    waouw c’est beau !!! en 4 mn je me suis evadée de mon bureau !!! et la musique tres bien choisie !!! je vous envie un peu la … juste un peu 🙂 bisous

  • Répondre Christian 28 avril 2016 à 22 h 43 min

    Bravo ! Vous bossez super bien pendant vos vacances !

  • Répondre Agathe 29 avril 2016 à 3 h 03 min

    Ah au fait, quel est le titre de la chanson utilisée pour la video ? elle est vraiment bien ^^
    Merciiii

    • Répondre Elise 29 avril 2016 à 5 h 52 min

      Salut Agathe,
      Merci pour tes commentaires. La chanson est de Fakear, artiste Caennais, et le titre est « Ueno ».
      Il parait que tu es au soleil aussi alors, profite bien!

      • Répondre Agathe 29 avril 2016 à 20 h 45 min

        Merci beaucoup !! Et oui, mais le soleil de la Polynésie a un peu du mal à se montrer depuis deux semaines… espérons qu’il revienne vite.
        Faites attention à vous, à bientôt !

  • Répondre Steph 29 avril 2016 à 11 h 39 min

    Je kiffais les photos, mais encore plus la vidéo!!!
    Il faut en faire d’autre!!! Ca fait trop plaisir de voir vos bouilles en plus! Pleins de bisous!

  • Répondre christele therese 29 avril 2016 à 16 h 32 min

    Bonjour Adèle, à l’école on suit ton voyage grâce à ton blog et à Christian mon maître. Les photos sont trop jolies bon voyage
    bisous
    Oxcélie

    • Répondre Elise 30 avril 2016 à 1 h 59 min

      Coucou Oxcélie
      Merci pour ton commentaire. Cela nous fait très plaisir que vous nous suivez.
      A bientôt sur le blog.

  • Répondre Grokoko 13 mai 2016 à 11 h 36 min

    Trop cool la vidéo ! Et mention spéciale pour cette phrase : « je surveille le compteur et je le pince dès que cela va trop vite à mon goût »
    (Cool aussi les petites améliorations du blog, quel travail !)

  • Répondre Mui Né : des pêcheurs, des dunes et des canyons – Elise on the way 23 août 2016 à 19 h 50 min

    […] le 28 mars et que nous avons ensuite recroisé sur la boucle de Thakhek, le 6 avril (rappelez-vous, je m’étais gentiment moqué d’eux), le monde est petit ! C’est fou de croiser des gens dans un autre pays, plus d’un […]

  • Répondre à EliseAnnuler la réponse.