Myanmar (ex-Birmanie)

Welcome to Myanmar: Yangon

7 janvier 2017

Préambule 

Cela fait très longtemps que nous n’avons pas posté. Nous sommes rentrés en France depuis fin octobre. Le retour a été intense, un peu déprimant aussi. Nous avons aussi repris le travail à plus de 1 000 km l’un de l’autre (mais sur le même fuseau horaire !). Nous manquons donc de temps et de coordination pour bloguer. L’envie a aussi un peu disparu ; une fois rentrés, ce n’est plus pareil. De plus, pour la première fois, on s’est posé la question de raconter ce dernier périple. C’est très cliché, mais la Birmanie est un pays qui se vit. Il sera impossible d’écrire tout ce que nous avons vécu pendant ces 25 jours, impossible de retranscrire toutes nos émotions. Mais on va quand même essayer de vous faire un peu rêver…

Dans les prochains articles, nous allons vous raconter notre découverte de la Birmanie, le dernier pays de notre long voyage. Les Français utilisent encore le mot « Birmanie » pour parler du Myanmar. En 1989,  le pays est rebaptisé « Myanmar » par la junte militaire pour couper définitivement les liens avec la colonisation anglaise (le pays s’appelait déjà ainsi au XIIIe siècle). De même, les Français utilisent souvent « Rangoon » pour la ville de Yangon (son nom actuel). Sur le blog, nous écrirons donc Yangon, mais nous gardons « Birmanie » parce qu’on sait très bien que certains d’entre vous ne sauront pas prononcer Myanmar (on ne citera personne) !

 

Vendredi 23 septembre – Arrivée à Yangon 

Après une courte nuit d’escale à l’aéroport de Kuala Lumpur, nous débarquons en Birmanie. Nous passons rapidement l’immigration et quittons l’aéroport. On comprend très vite que la Birmanie va être un sacré dépaysement. Nous apercevons déjà des hommes en longyi et du thanaka sur les visages. Le longyi est l’habit traditionnel birman. C’est une pièce de tissu type sarong tube que l’on noue autour de la taille. La majorité des Birmans portent le longyi au quotidien, avec une chemise blanche. La classe birmane ! Le thanaka est une pâte végétale que femmes, enfants et certains hommes s’étalent sur le visage pour se protéger du soleil et avoir la peau douce. Voilà pour le point culture G !

Vers midi, nous partons à la recherche de nourriture. Le réceptionniste de l’hôtel nous conseille une rue que nous ne trouverons jamais. Nous finissons par tomber sur un petit restaurant, mais nous ne comprenons rien à la carte et personne ne parle anglais. Après quelques minutes, on nous apporte une autre carte avec quelques mots d’anglais. Nous mangeons des fried rice délicieux (riz frit, notre alimentation quotidienne) et des jus de bananes à tomber par terre.

 

Dans l’après-midi, nous entamons une longue quête d’un guide du pays (impossible à trouver en Indonésie et nous ne sommes pas encore passés aux guides numériques). Nous partons à pied en direction de la pagode Sule, en plein cœur de la vieille ville. On comprend pourquoi plusieurs voyageurs nous ont dit que Yangon ressemble à l’Inde : de la foule, des vendeurs ambulants, des klaxons, de la poussière, de la pollution, des gangs de chiens, des mendiants… On évolue lentement, mais on en prend plein les yeux. En chemin, nous nous arrêtons acheter de l’eau (il fait 35 °C) et donnons un billet de 5 000 kyats (3,5 €) à l’épicière. Elle nous regarde avec des grands yeux et scrute le billet pour vérifier si c’est un vrai !

Nous tournons en rond dans le quartier colonial, où se trouvent les quelques bouquinistes de la ville. Nous en faisons plusieurs et trouvons un seul Routard (de 2013/14) que nous finissons par acheter. Nous achetons aussi une carte SIM locale, afin d’avoir internet (il y a du Wifi disponible dans les villes touristiques, mais les débits sont souvent dignes du Minitel). Nous rentrons à l’hôtel de nuit, les rues sont toujours autant animées. Nous achetons des crêpes indiennes pour notre dîner (un mélange entre des chapatis et des murtabaks). C’est délicieux, mais c’est sûrement la chose la plus grasse que nous ayons goûté du voyage (c’est dire !). Nous tombons de fatigue. C’est notre premier jour en Birmanie et nous savons déjà que nous allons en prendre plein les yeux.

 

Samedi 24 septembre – Train circulaire et pagode Shwedagon

Nous sommes réveillés très tôt à cause du décalage horaire et des klaxons de la rue. Nous nous rendons en bus local à la gare ferroviaire pour prendre le train circulaire de Yangon. Ce train fait le tour de la ville en trois heures. Il traverse 38 gares et permet d’observer la vie quotidienne. Nous traversons des marchés, des champs, des bidonvilles et passons un superbe moment. Les habitants prennent ce train pour aller en ville (=RER) ou aller au grand marché (=Rungis). Nous passons une bonne heure entourés de fruits et légumes. Une famille monte avec un chargement énorme. La mère me colle son bébé pendant qu’ils font passer les sacs par les portes et les fenêtres. Arrivés à destination, leurs sacs sont descendus en un temps record et je passe bébé à sa mère… par la fenêtre ! Deux jeunes qui ne parlent pas un mot d’anglais offrent du bétel à Robin. Le bétel est une plante que tous les hommes, ou presque, mâchent à longueur de journée. Cela fait saliver abondamment et rend la bouche rouge-sang. Il n’est donc pas rare de voir des hommes cracher de la salive rouge dans la rue, qui laisse de nombreuses marques au sol ! C’est la cigarette locale.

 

De retour à la gare de Yangon, nous mangeons dans un boui-boui de rue et partons nous renseigner pour les tickets de bus pour Kalaw (une ville plus au Nord, Google Maps est votre meilleur ami). Il y a autant de compagnies de bus que de prix différents. Nous cherchons une compagnie bien précise (JJ Express) que nous ne trouvons pas. Nous avons du mal à obtenir des informations et rentrons bredouilles à l’hôtel.

En milieu d’aprèm, nous partons en direction de la très connue pagode Shwedagon, un monument emblématique de Birmanie. Des dizaines de pavillons et petits templions entourent l’énorme stûpa central, entièrement doré. De nombreux locaux viennent ici pour visiter et se recueillir. Apparemment, nous sommes à une période du mois (du calendrier bouddhique) pendant laquelle les bouddhistes prient en famille. Il y a aussi quelques rares touristes noyés dans la masse. Le lieu est très impressionnant et majestueux. De plus en plus de gens affluent au coucher du soleil. C’est magique de voir le site s’éclairer peu à peu et le doré des stûpas ressortir dans le noir de la nuit.

 

Plus tard, alors que nous faisons notre « dernier tour de stûpa », May, une Birmane vient nous parler en français. Elle est guide anglophone, mais apprend le français pour pouvoir emmener des groupes francophones. Elle est très gentille et nous discutons avec elle pendant plus d’une heure. Nous prenons son contact et proposons de nous revoir le lendemain.

 

Nous quittons la pagode après 3 h 30 de visite. On a mal à nos pieds (nus) à force de piétiner ! Nous rentrons en taxi dans notre quartier, allons manger dans le même restaurant qu’hier midi et rentrons nous coucher.

Dimanche 25 septembre – Visite de Yangon 

Nous voulons visiter la pagode Botataung, mais c’est un peu loin à pied. Le réceptionniste de l’hôtel nous écrit sur un papier, en birman, le nom de pagode et le numéro du bus que nous devons prendre. Alors que nous attendons sur le bord de la route, un homme nous parle en anglais, puis arrête le bon bus (on n’aurait jamais trouvé) et explique au chauffeur où nous allons. Les locaux sont amusés de nous voir monter dans le bus, on a le droit a de grands sourires et des coucous. Le monde des bisounours 😍

 

Lorsque nous arrivons à la pagode, nous sommes au milieu de nombreux locaux qui viennent prier et faire des offrandes (nous sommes dimanche, dans la fameuse période du calendrier bouddhique où il faut venir se recueillir). C’est immense. Il y a plusieurs stûpas, plusieurs bouddhas, plusieurs templions, des espaces ouverts, des salles de prières, des petits jardins, etc. On est content d’avoir perdu (un peu) nos habitudes d’Occidentaux à chercher des explications rationnelles. C’est le genre de lieux qu’il faut visiter sans chercher à tout comprendre. Nous entrons dans le stûpa principal qui est creux, c’est un des seuls au monde.

 

Notre visite achevée, nous partons vers le marché Bogyote. C’est le plus connu de la ville, mais surtout le plus touristique. Pour la première fois depuis que nous sommes arrivés en Birmanie, nous croisons plusieurs touristes sur un même lieu. Il y a beaucoup de stands de pierres précieuses et de bijoux. Le lieu semble un peu aseptisé par rapport au reste de la ville, nous ne nous y attardons pas. En sortant du marché, nous allons faire un tour à l’église Church of the Holy Trinity, vestige de la colonisation anglaise.

Nous continuons en passant dans le quartier indien, mais il se met à pleuvoir très fort. Nous nous arrêtons à l’abri devant un restaurant, jusqu’à ce qu’une serveuse nous offre un parapluie ! Nous partons donc avec notre précieux cadeau affronter les éléments. Nous traversons les halles d’un marché, mais il est fermé ce jour-là. C’est vraiment dégueu, on slalome entre les détruits et les flaques de boue. Lors d’une pause, nous échangeons quelques mots avec trois hommes (ou plutôt quelques sourires puisqu’ils ne savent dire que « Indian »). Ils me montrent qu’à mes pieds, il y a des bébés rats mourants…

 

Nous continuons notre marche jusqu’à un restaurant de rue (mauvaise idée). On ne comprend pas trop comment cela s’organise, mais on nous sert différents plats. Nous ne touchons pas à tout, notamment à la viande. Nous ne savons pas trop ce que nous mangeons (et notre estomac n’appréciera pas, car nous serons malades tous les deux quelques heures plus tard). Le retour à pied à l’hôtel est encore long, car presque chaque rue est un marché.

 

En fin de journée, nous retrouvons May, rencontrée hier à la pagode. Comme il pleut, nous parlons un moment à l’hôtel, puis allons diner dans notre QG culinaire. Nous passons une très bonne soirée et apprenons beaucoup de choses sur la Birmanie. Elle nous pose aussi beaucoup de questions, c’est un superbe échange. Les adieux sont un peu durs… Pour la première fois, on réalise que nous rentrons bientôt en France et que ce genre de rencontre n’existera plus…

 

Lundi 26 septembre – Malades et bus de nuit 

Nous nous réveillons à 6 h, alors que nous sommes fatigués et malades. La fenêtre de notre chambre donne sur un carrefour très bruyant, auquel s’ajoutent toutes les odeurs des vendeurs de rues. Nous restons à l’hôtel pour planifier la suite du voyage. Nous avons déjà trouvé le bus de nuit pour Kalaw et la nuit d’hôtel suivante, mais nous n’avons rien programmé de plus. Le midi, nous déjeunons une quatrième fois dans le même restaurant. Sur le chemin du retour, un moine nous aborde et nous demande d’où nous venons. Il sort une tablette de sa toge et nous montre plein de photos de lui en Europe. Il pose devant tous les grands monuments à Paris, Rome, Madrid, Berlin, Prague, Venise, etc. Il est toujours en toge et en claquette même dans les Alpes suisses, les pieds dans la neige. Il veut nous amener dans son monastère pour « manger des bananes », mais nous n’avons pas le temps de suivre ce personnage haut en couleur et rentrons à l’hôtel.

À 15 h, nous partons direction la gare routière avec Mathilde et Yann, deux Français rencontrés à l’hôtel (eux aussi ont croisé le moine-voyageur et nous avons un doute sur l’authenticité de ses photos). Nous passons 1 h 30 dans les embouteillages et arrivons dans une immense gare routière. La majorité des bus est dans un état critique, sauf le nôtre ! C’est notre meilleur bus depuis le début du voyage (mieux qu’en Malaisie). Les sièges sont hyper confortables, avec un écran tactile personnel, des films en anglais et de la musique. On nous sert même un petit truc à manger. Robin se croit dans un avion, avec beaucoup de turbulences !

Nous avons beaucoup de mal à dormir. Les images de Birmanie de ces premiers jours défilent dans ma tête et je sais déjà que ce pays va être un coup de cœur. Le bus passe de nombreux check-points et péages. On croise très peu de véhicules, on a l’impression d’aller au bout du monde. Alors que nous sommes enfin endormis profondément, quelqu’un vient nous réveiller pour nous dire que nous sommes arrivés à destination. Nous n’avons même pas le temps de dire au revoir à Mathilde et Yann (les autres passagers vont au Lac Inlé, à une heure de route) que nous nous retrouvons tous les deux au bord de la route avec nos sacs. Il est 3 h 30 du matin, nous venons d’être déposés dans la petite bourgade de Kalaw

La suite au prochain épisode !

 

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3 Commentaires

  • Répondre Steph 8 janvier 2017 à 19 h 03 min

    Trop pressée de voir la suite!!! 🙂

  • Répondre Katherine 20 janvier 2017 à 22 h 27 min

    Merci pour ces photos dépaysantes.
    Entre bébé passé par la fenêtre du train et bébés rats moribonds, la rencontre de May et celle du moine aux pieds nus dans la neige, que d’aventures !!!

  • Répondre Courte escale à Kalaw – Elise on the way 5 février 2017 à 16 h 12 min

    […] d’eau gelée ! Pendant ce temps, Robin papote en birman à l’aide des quelques mots que May nous a appris à Yangon. Les filles sont mortes de rire chaque fois que Robin ouvre la […]

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